Canal à Venise, Joseph Saint-Germier (Toulouse, 1860- Bayonne, 1925)Huile sur panneau, signée en bas à gaucheDimensions sans cadre: 35×27 cmDimensions avec cadre: 54×47 cmD’après la biographie du peintre écrite par Monsieur Charles Dujour Bosquet, docteur en histoire de l’art et en charge du catalogue raisonné du peintre Saint-Germier:Artiste peintre né à Toulouse le 19 janvier 1860, dans ses débuts il aurait été élève du peintre décorateur Pierre-Victor Galland à Paris. Il a étudié à l’école des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier d’Alexandre Cabanel puis, à la mort de celui-ci, dans l’atelier de Léon Bonnat (1833-1922).En 1888, il participa pour la première fois au Salon de Paris avec le tableau «La Navaja»(collection musée Bonnat-Helleu à Bayonne), tableau avec lequel il obtient une mention honorable. Cette œuvre fut achetée par l’État en 1889. Cette même année, le Conseil Supérieur des Beaux-Arts lui attribue une bourse de voyage. C’est grâce a ce prix que l’artiste rend en Italie, en Espagne et au Maroc.En 1891, il expose au Salon annuel de Berlin « Une loge au bal masqué de Venise ». Ce tableau, apprécié par le public, est reproduit et commercialisé en Allemagne à travers des gravure sur bois, portant le titre de « Maskenball in Venedig ». Quelques années plus tard, l’œuvre est présentée au Salon des Artistes français de 1911 et acquiert une certaine popularité, renforcée par les reproductions vendues en Angleterre sous le titre de « At the masquerade ».En 1896, Joseph Saint-Germier reçoit les insignes de chevalier de la Légion d’honneur. À cette époque, il fixe son domicile aux 11 square de Messine à Paris.L’année 1897 est marquée par sa participation au Salon de la Société des Artistes français avec « Une confrérie dans le baptistère de Saint-Marc à Venise »,œuvre achetée la même année par la Société des Amis des Arts de Bordeaux, actuellement en dépôt dans le musée des Beaux-Arts de cette ville. Lors de ce salon, la peinture de Saint-Germier fut reconnue par le critique d’art de la revue des Deux-Monde, Georges Lafenestre, pour qui le peintre faisait partie des jeunes artistes à l’avenir prometteur, méritant de se fixer dans la mémoire de l’histoire de l’art. Quatre ans plus tard en 1900, il obtint une médaille d’or à l’exposition universelle de Paris avec le tableau « Un enterrement à Venise » acquis par l’État en 1899, et actuellement en dépôt au Musée d’Orsay.En 1902, Saint-Germier devint membre du comité d’honneur de la Société des amis des arts de Bayonne-Biarritz dont le président était Léon Bonnat.Il eut notamment une amitié forte et durable avec Bonnat. Entre mai et juin 1918, ils ont exposé ensemble au Palais des Beaux-Arts de Paris (Petit Palais des Champs-Élysées) au profit des œuvres de guerre de la Société des Artiste Francais et de la Société nationale des Beaux-Arts. On retrouve dans cette exposition des œuvres des artistes tels que Carolus Duran (1837-1917), Puvis de Chavannes (1826- 1898), Auguste Rodin 1840-1917), Edgar Degas (1834-1917). Pour cette exposition dont le président de la commission était Jean-Paul Laurens, Léon Bonnat exposa trois portraits parmi lesquels celui de « Monsieur Joseph Saint-Germier » (localisation inconnue), portant le numéro 60 du catalogue. Saint-Germier exposa également trois œuvres: « Scène d’intérieur », « Masques à Venise » et « Un petit canal vénitien ».À cette époque, le peintre fixe domicile au 149, boulevard Bineaud à Neuilly-sur-Seine.Témoin des profonds changements de la peinture de son temps, l’artiste expose ses tableaux régulièrement au Salon des Artistes français. Il côtoie de près les grands intellectuels et artistes de la IIIe République. À Paris notamment, il fréquente les ateliers d’Albert-Pierre Dawant, Henri-Joseph Harpignies et du bordelais Alexandre-Gaston Guignard. En Aquitaine, ils visite l’atelier du peintre et graveur Max Bugnicourt à Bordeaux, puis celui du peintre Chilien Santiago Arcos Y Megalde, domicilié à Saint-Jean de Luz.À une époque où les styles et écoles foisonnent, Joseph Saint-Germier se révèle à la fois peintre académique de genre et paysagiste. Au fil des années, il évolue vers des thèmes divers, vues générales, sites célèbres ou scènes intimes, thèmes où l’accent reste toujours de mise sur la matière picturale et la lumière. Tout au long de sa vie, la base de son œuvre a reposé sur le dessin. De même que le peintre Éloi-Noël Béraud, Saint Germier est surtout connu pour les vues qu’il peignait de la Cité des doges. En effet, la lumière particulière de Venise, les reflets d’eau dans les canaux, les nuances des façades des bâtiments attiraient son regard et l’inspiraient pour reprendre la grande tradition des vues panoramiques avec le souci d’en capter la dimension atmosphérique.Ces nombreux tableaux vénitiens font aujourd’hui la renommée du peintre. Avec ses vues du Maghreb, il est également considéré parmi la pléiade des artistes orientalistes.Les œuvres du peintre sont aujourd’hui exposées au musée de Bayonne, Montpellier, au musée du Luxembourg, Musée d’Orsay ( le tableau « L’entrée du palais des Doges » est dans les réserves du musée ) et au musée de Pau.