Les lavandières, RAFFAEL RAGIONE
Les lavandières, Raffael RAGIONE (Naples, 1851- 1925)
Huile sur toile marouflée sur carton, signée en bas à droite Dimensions sans cadre 53×22 cm Dimensions avec cadre 56×42 cm Instinctif et original, Ragione fut formé à l’Académie des Beaux-arts de Naples, et fut l’élève de Domenico Morelli et Stanislao Lista. Dans ses premières œuvres, il se distingua dans les portraits et les scènes de genre et se montra sensible aux effets de lumière. Il entra en contact avec la Scuola di Resina qui rassemblait un groupe de peintres napolitains qui peignaient d’après nature et capturaient de petites scènes de la vie quotidienne dans l’environnement bourgeois que Ragione a disposées sur la toile avec des couleurs fraîches, aériennes et délicates, rendues en petites et grandes tâches. Il fut présent aux expositions Promotrice de Gènes en 1874 et 1875, exposa à Milan en 1874 et 1895, à Turin en 1875 et 1878 et à Rome en 1893. Après s’être établi à Paris en 1902, il adopta un style plus frais, plus doux, plus spontané et plus proche des impressionnistes. Il resta dans la capitale jusqu’en 1923, date à laquelle il retourna à Naples. La Galeriede l’Académie des Beaux-Arts de Naples possède l’huile sur toile Communicanda. Le parc Monceau fut un des ses endroits de prédilection où il aima peindre des élégantes de la Belle Époque, des nurses et des enfants, les unes tricotant, les autres jouant. Ce parc parisien fut sa toile de fond d’une grande partie de sa production, sans oublier ses multiples pérégrinations artistiques dans Paris (l’Arc de Triomphe, etc). C’est une toute autre scène qui nous est offerte ici, très originale: des lavandières ou blanchisseuses toutes occupées à leur tâche, dans un intime ballet de gestes et de mouvements rendus par de larges aplats de pinceau. Les plis des robes captent la lumière auréolant aussi les visages, et le peintre traduit la lumière sur les robes en grandes touches allusives, riches de matière. Le fond clair du tableau irradie ces femmes, et les jaunes, les gris et les blancs du fond font éclater une lumière souveraine, bien au-delà d’une banale représentation. L’ondulation du pinceau, à la manière des impressionnistes italiens de l’époque, ose dissoudre les formes humaines dans une interprétation rapide et très personnelle.