Le jardin du Luxembourg, PIERRE DE BELAY
Le jardin du Luxembourg, Pierre de BELAY (Quimper, 1890-1947) Huile sur carton, signée en bas à droite Dimensions sans cadre 22×18 cm Dimensions avec cadre 32×28 cm Pierre de Belay fut un enfant prodige. À douze ans, les notables de sa ville natale lui demandèrent leur portrait; à quinze ans il rejoignit à Paris son compatriote Max Jacob et grâce à lui se mêla à la bohème de la Butte et du Bateau-Lavoir, dessinant d’un crayon alerte et précis ses amis Picasso, Appolinaire, Marie Laurencin, André Salmon et Juan Gris. Participant à la guerre de 14-18, il fut blessé à Verdun. C’est en 1923 que que la carrière du peintre va prendre un tournant définitif avec la commande de grands décors pour la salle à manger de l’hôtel Ker Moor à Bénodet, décors conservés depuis peu au Musée des Beaux-Arts de Quimper. La notoriété du peintre prend une ampleur considérable en Bretagne soutenu par son ami peintre Lucien Simon. De Belay participe alors à deux nombreuses exposition non seulement en Bretagne mais à partir de 1925 dans les Salons parisiens, Tuileries, Indépendants, Automne et Salon d’Hiver. Les galeries parisiennes ne sont pas en reste, Varennes en 1927, Lemarget en 1929, Katia Granoff en 1935. En 1942, il expose également chez Durand-David au côté de Maurice Denis, Chapelain Midy, Dufy, Derain, Poliakoff, Frietz, Souverbie et Waroquier. La partie la plus vivante de son œuvre est constituée de scènes de port bretonnes, hachurée avec sa technique très personnelle de «treillisme», de la vie parisienne, de jardins comme le Luxembourg à Paris, de scènes de cirque, juges, avocats et tribunaux. En 1947, de Belay meurt d’une crise cardiaque et c’est à partir de cette date que le peintre prend toute sa place auprès des conservateurs de musées et collectionneurs. Ses œuvres sont exposées aux musées d’Avignon, Bordeaux, Brest, Bruxelles, Concarneau, Morlaix, Nantes, Orléans, Paris (Musée de Montmartre), Musée Lambinet à Versailles, Rennes, Rouen, Strasbourg, San Francisco. Notre tableau prend toute sa place dans l’œuvre parisienne du peintre vers 1930. Des couleurs chatoyantes de rouge et de vert égaient cette scène du Luxembourg, où enfants et landaus se mêlent à la vie du parc. Une harmonie vigoureuse habite cette scène, et l’on sent le peintre de Belay amoureux de la clarté vive, peignant des formes pleine d’accent ( la grande sculpture sur son socle, les chapeaux, les chaises) en les interprétant avec relief de manière infiniment personnelle. Un repos heureux habite ce tableau, la plénitude d’une journée au parc, en famille, loin des vicissitudes de l’entre-deux guerres. Adepte d’une peinture toujours sereine, claire et lumineuse, et avant qu’il n’expérimente le treillisme quelques années plus tard, la peinture de Pierre de Belay épousait bien les aspirations d’une époque qui redécouvrait le plaisir de vivre.