La fenaison, Diogène Ulysse Napoléon MAILLART
La fenaison, Diogène Ulysse Napoléon MAILLART ( Lachaussée-du-Bois-d’Écu, 1840-Paris, 1926)
Huile sur toile, signée en bas à droite
Dimensions sans cadre 68×54 cm
Dimensions avec cadre 88×64 cm
De souche paysanne, Diogène MAILLART fut lauréat du premier Grand Prix de Rome en peinture de 1864, fidèle exposant du Salon pendant plus d’un demi-siècle, peintre d’histoire et portraitiste, paysagiste, illustrateur pour de grandes maisons d’édition parisiennes, auteur de cartons pour des tapisseries et des vitraux, mais aussi professeur de dessin à la Manufacture des Gobelins.
Il eut une brillante carrière officielle. Peu après son retour à Paris, en 1869, après quatre années passées à la villa Médicis à Rome, il fut nommé professeur de dessin à la Manufacture nationale des Gobelins.
Dans son œuvre plus intime, le peintre nous a laissé des autoportraits, des scènes champêtres comme notre tableau, des nus et des portraits familiaux. Il a peint les bords de l’Oise, des paysages, sa famille. Puis il vu une partie de son œuvre détruite de son vivant dans les bombardements de Beauvais et l’incendie de La Chapelle des Tuileries à Paris en mai 1871.
“Ce que par exemple j’apprécie, c’est sa peinture sobre et ferme; et ce que, je constate, c’est que ce courageux défenseur de l’Ecole a su rester classique sans s’affadiront. Entre Manet et Monsieur Bouguereau il y a de la place! Et Maillart en occupe une excellente”. (Hippolyte Devillers, journal des Artistes, 1883)
“Les lauréats du Premier Grand Prix de Rome comme les Romantiques puis les Impressionnistes sont des produits de la pensée française, dit-on aujourd’hui, et la plus haute inspiration d’une nation”. (Emmanuel Schwartz, conservateur du patrimoine de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, 2012)
Ses œuvres sont exposées au musée des Beaux-Arts d’Angers, Beauvais, Carcassonne, musée Gallé-Juillet à Creil, Château de Chantilly, le Petit Palais à Paris.
Ici, dans notre tableau champêtre, la précision académique caractéristique de l’œuvre de Maillart, s’estompe au profit d’une spontanéité plus grande, d’une lumière du plein air très présente et par la captation sensible des changements atmosphériques, nous rappelant qu’il fut contemporain des audaces de la “nouvelle peinture” comme la qualifiait Louis Edmond Durant.
En témoigne notre tableau, Maillart fut toujours amoureux et prompt à la beauté des ciels nuageux. Ici, l’influence impressionniste se fait la plus sensible, et une douce inspiration Barbizonienne vient souffler sur cette scène de moisson. Les meules s’élançant vers le ciel, les vêtements colorés de ces paysannes, les hommes au loin remontant les foins: voilà matière à fixer les jeux de lumière.
La scène s’éclaircit à cette occasion et le peintre adopte une touche franche et large pour capter la luminosité changeante dans une palette particulièrement séduisante de gris, de verts et de bruns.