La Lettre, Henri ROYER (Nancy, 1869- Neuville/Seine, 1933)Huile sur panneau, signée en bas à droite Dimensions sans cadre 35×26 cmDimensions avec cadre 50×42 cmCe peintre que nous affectionnons tout particulièrement et depuis toujours, est le fils de Jules Royer, créateur d’une des plus importantes imprimeries lithographiques établie à Nancy. Baignant dans le milieu de l’art, Royer intègre l’école des Beaux-Arts de Nancy où il rencontre un autre grand artiste, Émile Friant et expose ses premières œuvres au salon de Nancy. Ses premiers succès poussent ses parents et ses professeurs à encourager un voyage d’études aux Pays-Bas en compagnie de Friant qui va alors exercer une influence sur Royer.À son retour en 1888, il s’inscrit à l’Académie Julian à Paris. En 1890, il débute au salon avec sa toile intitulée Le Vagabond, pour lequel on lui décerne une mention honorable. La Scène de la Vie de Bacchus réalisée en 1892 lui vaut les 3000 francs du prix Lehmann. En 1898, il remporte le prix du Salon et ses 10 000 Fr. pour son tableau L’Ex-voto, et également une médaille d’or à l’exposition des Beaux-Arts à l’occasion du jubilé de l’empereur François-Joseph à Vienne. C’est d’ailleurs ce tableau qui lui vaut la médaille d’argent à l’Exposition Universelle de 1900. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur le 14 décembre 1900. On lui propose en 1901 la direction de l’atelier féminin de l’Académie Julian, qu’il accepte. En 1906, il participe à la décoration de la villa Majorelle à Nancy.Henri Royer participe à la première guerre mondiale où il est incorporé et on lui décerne la Croix de guerre en 1915 et la Military Cross en 1916.Son voyage en Bretagne en 1896 le marque profondément et jusqu’à la fin de sa vie, Royer va s’attacher à peindre les gens du lieu. Il venait de découvrir que la grande Armorique était la patrie de son art. Lorsqu’il séjourne en Bretagne, c’est à Audierne, puis à Primelin au pied de la Chapelle Saint-TugenEn 2008, une grande exposition est organisée à Audierne pour rendre hommage au peintre.Les œuvres d’Henri Royer sont exposées au musée des Beaux-Arts en Rio de Janeiro, au musée des Beaux-Arts de Brest, au musée du Louvre et au Musée d’Orsay au musée des Beaux-Arts de Quimper est au musée des Beaux-Arts de Nancy.On oublie parfois que Royer était aussi un talentueux peintre de nature morte. Celles-ci sont rares dans sa production comparées à ses scènes de genre et se témoignent d’un travail plus intimiste et personnel. Ses études plus ou moins achevées sont toujours exécutées avec justesse, force du grand métier de ce peintre. Ici, la volupté de la rose dans son vase, l’enveloppe et la lettre à peine entrouverte, bordée du décor d’un cadre, contribuent au charme et au mystère de ce tableau. Une missive d’amour dérobé à l’instant, peut-être. Il en résulte une petite œuvre très intense, lumineuse, pour tout dire assez moderne