Paysage bleu en Franche-Comté, Paul Émile DUBOIS ( Colombier-Châtelet, 1886- Paris, 1949)
Huile sur toile, signée en bas à gauche
Dimensions sans cadre 55×46 cm
Dimensions avec cadre 84×75 cm

Paul Émile Dubois fut l’élève aux Beaux-Arts d’Albert Maignan, de Jules Adler et de Jean-Paul Laurens. Il exposa au Salon, mais le prix Abd el Tif et le séjour de deux ans dans ce qui était alors la Villa Medici algérienne, lui révèlent un pays et des mœurs, une lumière, qui déterminèrent son œuvre dont l’expressionnisme vigoureux, aux formes brutes et compactes, s’accompagna d’une observation très précise.
Envoyé en mission officielle dans le Hoggar en 1928, le peintre rapporta de son séjour chez les Touaregs plus de trois cents toiles et dessins, des scènes de la vie quotidienne, des paysages exposés aujourd’hui au Musée de Boulogne, des cavaliers sculpturaux à l’hiératisme impressionnant ( Musée des Arts africains et océaniens).

C’est aussi un peintre ethnographe qui participa à de nombreuses missions au Hoggar en particulier dès 1928. Il fut présent à l’Exposition Coloniale de 1931, à l’Exposition internationale de Bruxelles en 1935, aux Expositions Universelles de Paris en 1937 et New York en 1939.

Ses œuvres sont conservées au Musée du Luxembourg, au Petit-Palais, au Metropolitan Museum of Art, au Musée des Beaux-Arts d’Alger, au Musée national Zabana d’Oran, au musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt, aux musées de Montbéliard, Besançon, Luxeuil-Les-Bains, Voiron et Narbonne.

Notre tableau montre à quel point Paul Émile Dubois est un paysagiste dans l’âme. Amoureux de la nature et de sa Franche-Comté natale, il peint ici une toile aux accents fauves, cherchant à cristalliser sa palette de bleus et de verts. Œuvre au relief léger, sa palette a des couleurs douces, allant du vert profond au bleu pâle, se diluant dans la lumière de l’été. Son travail de pinceau est accentué de virgules, de taches et de mèches, créant le mouvement et valorisant la lumière douce et diffuse des plans lointains. Annonçant sa future fougue vers l’Orientalisme, Dubois peint une région ensoleillée, estivale, prenant une orientation déclarée vers l’intensité lumineuse que l’on retrouvera dans sa production du Hoggar. Mais aussi talentueux puisse t-il être dans sa carrière orientale, c’est bien dans sa région natale qu’il exerce avec sagesse ses premiers talents de peintre.